ĐÇżŐŐæÈË

ɱčĂ©ČÔ±đłŸ±đČÔłÙČő

Au calendrier

Il n'y a aucun événement disponible.

ɱčĂ©ČÔ±đłŸ±đČÔłÙČő Ă  venir

Ìę
Le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peauÌęde droit privĂ© et comparĂ©Ìęa le plaisir de vous annoncer la cĂ©lĂ©bration de sonÌę50Ăšme anniversaireÌęqui se tiendra leÌę2 mai 2025, dĂšs 8h30 en salle 100 Maxwell Cohen Moot Court, situĂ© au 3644 rue Peel, Ă  la facultĂ© de droit de l'universitĂ© ĐÇżŐŐæÈË ! Ìę
Ìę
FondĂ© enÌę1975 par le professeurÌęPaul-AndrĂ© CrĂ©peau, le Centre a pour mission deÌędĂ©velopper, promouvoir et renouveler la recherche et la rĂ©flexion thĂ©orique sur les institutions juridiques fondamentales du droit privĂ© quĂ©bĂ©cois et sur le droit comparĂ©. ÌęLes projets du Centre CrĂ©peau, que ce soientÌęles projets de terminologie juridique dont le Dictionnaire de droit privĂ© et lexiques bilingues, les Ă©»ćŸ±łÙŸ±ŽÇČÔs critiques du Code civil ou les ateliers de droit civil, ont tous pour mission de dĂ©velopper notre comprĂ©hension thĂ©orique du droit privĂ© fondamental.Ìę
Ìę
Aujourd’hui, grĂące au travail de tou.te.sÌęles chercheuses et chercheurs passionnĂ©.e.s ayant foulĂ© etÌęfoulant ses couloirs, le Centre rayonne non seulement sur le paysage juridique quĂ©bĂ©cois,Ìęmais Ă©galement au-delĂ .Ìę
Ìę
Cette journée sera suivi du lancement du Dictionnaire de droit privé et lexiques bilingues - Les successions.
Ìę
Pour participer à l'événement, inscrivez-vous en cliquant sur ce .
Ìę
Nous serions heureux de pouvoir partager avec vous cette journĂ©e mĂ©morable dans l’histoire de notre Centre !Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę
Ìę

Nous remercions chaleureusement la Chambre des notaires pour son soutien qui permet au Centre de vous proposer ces belles programmations !

Ìę
Retenez la date !

Nous vous donnons rendez-vous le vendredi 20 juin 2025 dĂšs 9h pour la 19e Ă©»ćŸ±łÙŸ±ŽÇČÔ de l'Institut de Jurilinguistique !

Le programme sera trÚs prochainement communiqué, restez attentifs !

Ìę

Ìę

Ìę

Ìę

Ìę

Ìę

Ìę

ɱčĂ©ČÔ±đłŸ±đČÔłÙČő passĂ©s


Struggling with modernity : Quebec law 1914 - 1949
Le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau a eu la joie de recevoir le professeur Philip Girard pour la prĂ©sentation de son chapitre “Struggling with modernity: Quebec law, 1914-1949".
Ìę
Comme une grande partie du monde, le QuĂ©bec a Ă©tĂ© secouĂ© par deux guerres mondiales et une dĂ©pression Ă©conomique majeure au cours de cette pĂ©riode. Ces crises externes, ainsi que la diffusion de la technologie moderne, l’industrialisation croissante et l’infiltration de tendances et de produits culturels nord-amĂ©ricains, ont suscitĂ© d’intenses dĂ©bats dans une province oĂč l’idĂ©ologie clĂ©rico-nationaliste exerçait une puissante influence. Le droit, tant public que privĂ©, a jouĂ© un rĂŽle majeur dans les dĂ©bats opposant les modernisateurs aux traditionalistes. Ce chapitre, conforme aux interprĂ©tations avancĂ©es par de nombreux historiens du QuĂ©bec, soutient que, si les modernisateurs ont perdu un certain nombre de batailles au cours de ces annĂ©es, ils ont finalement rĂ©ussi Ă  jeter les bases juridiques de la RĂ©volution tranquille. Si la fondation d’Hydro-QuĂ©bec en 1944 a signalĂ© une volontĂ© d’utiliser le pouvoir de l’État pour contrĂŽler l’exploitation des ressources naturelles, un thĂšme plus gĂ©nĂ©ral dans l’évolution du droit a Ă©tĂ© l’accent mis sur la protection et l’amĂ©lioration du capital humain du QuĂ©bec. La refonte complĂšte de l’indemnisation des accidents du travail en 1931, les timides avancĂ©es vers l’État providence plus tard dans la dĂ©cennie, l’octroi aux femmes du droit de vote provincial en 1940 et de l’admission au barreau en 1941, et surtout la loi sur l’école obligatoire de 1943, tĂ©moignent tous d’une rupture nette avec le libĂ©ralisme victorien et l’influence Ă©piscopale. Ils tĂ©moignent Ă©galement d’une nouvelle ouverture aux sources d’inspiration extĂ©rieures aux mĂ©tropoles juridiques traditionnelles d’Angleterre et de France. Surtout dans le domaine du droit statutaire, les travaux de la SociĂ©tĂ© des Nations et les lois des autres provinces canadiennes ont jouĂ© un rĂŽle de plus en plus influent dans la marche de la province vers la modernitĂ©. Pour l’avenir, le rĂ©gime de Duplessis (1944-1959) pourrait freiner cette marche, mais ne pourra pas l’arrĂȘter.
Ìę
La confĂ©rence a eu lieu auÌę14 mars 2025, de 13h Ă  14h30 en salle Stephen Allan Scott Ă  l’UniversitĂ© de droit de l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË.
Ìę

Mini-conférence BLG sur la recherche étudiante

Le Centre CrĂ©peau a eu le plaisir de tenir la Mini-confĂ©rence BLG sur la recherche Ă©tudiante de l’annĂ©e 2025 qui a eu lieu le lundi 10 mars de 13h00 Ă  14h30 en salle 202, Nouveau Pavillon Chancellor-Day, FacultĂ© de droit, UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË.

Cet événement, pensé pour les étudiants du premier cycle, a donné aux étudiants suivants l'opportunité de confronter leurs travaux à une audience de professionnels et de camarades étudiants :

Hargun Grewal - Parental Control, Children, and the Charter: A Constitutional Analysis of Provincial “Pronoun Policies” Across Canada

Guillaume Chabaud-Proulx - L’article 636 du Code de la sĂ©curitĂ© routiĂšre : historique judiciaire et impact sur le profilage des personnes noires au QuĂ©bec

Nathan Penman - Redefining Obligations in Impact Benefit Agreements: A Sui Generis Contract

À l'occasion, la co-directrice du Centre CrĂ©peau, Michelle Cumyn, a remerciĂ© les partenaires qui, avec leurs soutiens variĂ©s, ont permit l'organisation de l'Ă©vĂ©nement: le cabinet Borden Ladner Gervais (BLG), la Chambre des notaires et le MinistĂšre de la Justice.

Merci également aux personnes présentes pour votre écoute et vos questions pertinentes !

Bravo aux étudiants !

Ìę

L'union parentale : un droit nouveau pour les conjoints de fait

Avec le soutien de la Chambre des notaires, le Centre CrĂ©peau a organisĂ© un atelier sur l’union parentale qui a eu lieuÌęvendredi le 7 mars 2025 de 13h30 Ă  17h30 au Thomson House, 3650 McTavish.

Plus de 10 ans aprĂšs l’épilogue de l’affaire Éric c Lola, le lĂ©gislateur quĂ©bĂ©cois a modifiĂ© le Code civil pour offrir aux conjoint.es de fait parents d’un mĂȘme enfant un rĂ©gime adaptĂ© Ă  leur situation. Les juristes, et parmi eux particuliĂšrement les notaires, seront appelĂ©s Ă  conseiller les conjoints de fait devenus parents. Il s’agira tantĂŽt de les soustraire aux dispositions de la loi ou d’en moduler l’application, tantĂŽt de voir Ă  leur mise en Ɠuvre, par exemple pour protĂ©ger la rĂ©sidence familiale, pour procĂ©der au partage des biens Ă  la suite d’une rupture ou pour rĂ©gler une succession. Des spĂ©cialistes issus des milieux universitaires et de la pratique ont uni leurs efforts pour prĂ©parer l’entrĂ©e en vigueur des nouvelles dispositions le 30 juin prochain.Ìę

Nous tenions Ă  remercier chaleureusement les confĂ©renciers et les participants prĂ©sents ! GrĂące Ă  leur curiositĂ© et leurs questions, les Ă©changes ont Ă©tĂ© tout particuliĂšrement intĂ©ressants !Ìę

Ìę

Un cadre théorique pour un droit comparé décolonisé [seulement en anglais]

invitation Ă  l'atelierLa Chaire Wainwright en droit civil et le ont le plaisir de vous inviter au premier Ă©vĂšnement d'une sĂ©rie d’ateliers en ligne pour l'annĂ©e 2024-2025 sur le thĂšme suivant: "DĂ©coloniser le droit comparĂ©? RĂ©sister Ă  l’hĂ©ritage colonial de la discipline". Notre premier confĂ©rencier est le professeur Anthony Diala, directeur du Centre for Legal Integration in Africa Ă  l’University of the Western Cape, en Afrique du Sud. Sa confĂ©rence, qui se dĂ©roulera sur zoom, le 5 avril 2024 Ă  10h30 AM EST, s’intitule : Un cadre thĂ©orique pour un droit comparĂ© dĂ©colonisĂ©.

Résumé : Although recent scholarship challenges the Eurocentric tradition of comparative law, this decolonial turn lacks a realistic theoretical framework. I argue that decolonial comparative law should reflect the foundational values of indigenous laws, the enduring legacies of colonial transplants, and the adaptive character of normative interaction in modern social fields. I therefore propose adaptive legal pluralism as the cross-cultural framework for reconciling state and indigenous legal orders in an era of globalisation.

Pour vous inscrire, merci d'envoyer un courriel Ă  l'adresse suivante : comparative.law [at] mcgill.ca.

Au plaisir de vous compter parmi nous !

Ìę


Le rÎle renouvelé des notaires au Québec

Invitation_Le rĂŽle renouvelĂ© des notaires au QuĂ©becLe Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© a le plaisir d'annoncer la tenue de la journĂ©e dĂ©diĂ©e Ă  la profession notariale qui aura lieu le 21 mars 2024 de 9h00 Ă  16h00 dans la Ballroom, Ă  la Thomson House de l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË.

Il s’agit d’une journĂ©e rassemblant des notaires Ă  profils diffĂ©rents qui sauront fasciner le public tout en mettant en valeur le rĂŽle renouvelĂ© du notaire dans l’actualitĂ©. Nous aurons l’honneur d’accueillir Ă  cet Ă©vĂ©nement Me Michel Beauchamp, Me François Bibeau, Me Manon Ferrand, Me Sevgi Kelci, Me Marie-Claude Laquerre et Me Thuy Nam Tran Tran.

Veuillez faire l'inscription gratuite par courriel: centre.crepeau [at] mcgill.ca

Au grand plaisir de vous compter parmi nous !

Ìę

Ìę

Ìę


Le corps comme métaphore_event flyerAtelier thématique, Laurence Bich-CarriÚre, Michel Boudot, Gaële Gidrol-Mistral, Alexandra Popovici, Hania Kassoul, Richard Janda et Mark Antaki, «Le corps comme métaphore : corpléxifier le droit»

Le 8 décembre 2023, de 14 h 30 à 16 h 30 (HNE) 202, du Pavillon New Chancellor Day

Me Laurence Bich-CarriĂšre est membre des barreaux du QuĂ©bec et de l’Ontario, Laurence Bich-CarriĂšre exerce au sein du groupe de Litige et rĂšglements de diffĂ©rends du cabinet Lavery, de Billy, dans une pratique polyvalente avec une spĂ©cialisation en litige complexe, notamment en matiĂšre d’action collective.

Elle a animé l'événement qui a porté sur les présentations suivantes (en anglais seulement):

Michel Boudot - Dans le corps de l'acte juridique

DĂ©crire c'est plus que rĂ©citer, expliquer c'est plus que dĂ©crire. Ma rĂ©flexion sur les mĂ©taphores du corps me conduit pour le moment Ă  de simples intuitions, mais une distinction m'apparaĂźt dĂ©jĂ  : il y a des mĂ©taphores pour dĂ©crire et il y a des mĂ©taphores pour expliquer. Et ce n'est pas du tout la mĂȘme chose que de dĂ©crire la personne morale en peignant ses organes que d'expliquer la personnalitĂ© juridique comme un organisme. On peut parler de la naissance de la crĂ©ance pour dĂ©crire de maniĂšre assez floue l'entrĂ©e en vigueur de l'obligation civile, mais ce n'est pas du tout la mĂȘme chose d'expliquer l'existence d'un acte juridique au moyen de concepts tirĂ©s de la biologie ou de la botanique.

Entre la description des notions juridiques par des mĂ©taphores sur le corps ou sur le vivant, et l’explication par les concepts tirĂ©s des sciences du corps ou par le vivant, s’insinuent des hypostases, oĂč les idĂ©es deviennent des choses et des faits. Mon enquĂȘte me mĂšne sur la piste de ces hypostases : dĂ©membrement de la propriĂ©tĂ©, gestation de la personnalitĂ© morale, patrimoine des personnes, malformation des actes juridiques. Mais allant plus loin il sera intĂ©ressant de se demander ce qu’il y a aprĂšs la dĂ©nonciation de l’artifice mĂ©taphorique. OĂč conduit la critique de la mĂ©taphore ? Je m’intĂ©resserai en particulier Ă  la thĂ©orie de l’acte juridique et des nullitĂ©s pour comprendre comment une idĂ©ologie en chasse une autre grĂące Ă  d’autres mĂ©taphores.

Bio: AprĂšs des Ă©tudes de droit et une thĂšse de doctorat soutenue Ă  Aix-en-Provence [Le dogme de la solution unique, 1999], Michel Boudot fut nommĂ© Ă  l’universitĂ© de Poitiers pour occuper un poste de maĂźtre de confĂ©rences, puis de professeur de droit privĂ©. Il exerce actuellement les fonctions de vice-doyen en charge des relations internationales pour la facultĂ© de droit. Il collabore Ă  plusieurs rĂ©seaux de recherche français et europĂ©ens. Ses recherches se concentrent en thĂ©orie du droit et en droit civil comparĂ©, principalement sur la propriĂ©tĂ© et les contrats. Pr Boudot enseigne Ă©galement le droit de la copropriĂ©tĂ© et le droit de la construction immobiliĂšre. L’essentiel de ses publications traduit une exploration de l’épistĂ©mologie juridique Ă  travers une approche historico-comparatiste ; la plupart d'entre elles sont disponibles en OpenAccess sur HAL.

Gaële Gidrol-Mistral et Alexandra Popovici - Continence de la langue du droit : le corps pour le corps ou le corps comme métaphore ?

Existe-t-il une personne corporelle? Entre fiction et réalité, métaphore et matérialité, déférence et résistance, le corps, grand absent du Code civil, est pourtant le pivot de la summa divisio personne/chose. Mais quelle place occupe-t-il dans le droit civil québécois ? Sa spécificité révÚle-t-elle des figures corporelles insoupçonnées ou met-elle plutÎt en chair la pudeur du législateur qui use et abuse de la métaphore pour saisir les corps ?

Bios: GaĂ«le Gidrol-Mistral est professeuse au DĂ©partement des sciences juridiques de la FacultĂ© de science politique et de droit de l’UQAM et directrice du Groupe de rĂ©flexion en droit privĂ© (GRDP). À travers une Ă©tude renouvelĂ©e des concepts du droit civil, elle s’intĂ©resse aux transformations sociales du droit privĂ©. Ses recherches rĂ©centes portent sur la complexitĂ© des catĂ©gories juridiques, la marchandisation du corps humain et les modalitĂ©s d’appropriations collectives et solidaires des biens. Plusieurs de ses projets de recherche bĂ©nĂ©ficient du soutien financier du Fonds d’études notariales de la Chambre des notaires du QuĂ©bec. Alexandra Popovici est professeuse agrĂ©gĂ©e Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© de Sherbrooke. Elle s’intĂ©resse aux institutions fondamentales du droit privĂ© dans une perspective critique et comparĂ©e. Ses recherches actuelles portent sur la fonction sociale du droit privĂ©, la notion de pouvoirs et la remise en question de certains lieux communs. Le FQRSC et le Fonds d’études notariales de la Chambre des notaires du QuĂ©bec soutiennent ses travaux.

Hania Kassoul - Les corps métaphoriques de l'animal

L'imaginaire sur l'animal ne peut ĂȘtre compris qu'en Ă©tudiant l'imaginaire qui porte sur l’humain et sur l’invariant anthropologique que forme le « propre de l'Homme », d'oĂč l'on tire que la reprĂ©sentation des corps a niĂ© l'esprit de l'animal, pour en faire un corps vacant, donc un corps que l’on peut occuper, et donc un corps Čč±ôŸ±Ă©ČÔĂ©. Par l’effet du logocentrisme, les reprĂ©sentations de l’animal ont poussĂ© Ă  ignorer, en plus de son esprit (siĂšge du logos), son corps (siĂšge du pathos), ce qui explique pourquoi reconnaĂźtre sa sensibilitĂ© n'a pas Ă©tĂ© une parfaite Ă©vidence. Cela Ă©claire aussi pourquoi la dĂ©finition actuelle de l’animal, bien que pathocentrĂ©e, ne va pas jusqu'au bout de cette reconnaissance car elle n’admet pas les prĂ©judices causĂ©s au corps de l’animal et subis proprement par celui-ci. Le prĂ©judice corporel de l’animal n’existe pas. Son corps n’est qu’un corps mĂ©taphorique, figuratif, qui ne parvient pas Ă  s’incarner en propre aux yeux du droit civil. OĂč sont les corps des animaux victimes d’atteinte ? Le corps de l’animal dans notre droit demeure un objet elliptique. La question semble occultĂ©e par les discussions vives sur l’éventuelle personnification de l’animal domestique. En attendant, par hypertrophie du dĂ©bat sur la personnalitĂ© juridique, la dĂ©fense de l’intĂ©rĂȘt propre de tout animal, dotĂ© d’un corps qui peine Ă  exister pour lui-mĂȘme, ne progresse pas. Les conditions semblent pourtant rĂ©unies pour que le corps de l’animal passe de la mĂ©taphore Ă  la matiĂšre, pour que sa sensibilitĂ© soit matĂ©rialisĂ©e, sans ĂȘtre nĂ©cessairement personnifiĂ©e.

Pour parvenir Ă  la proposition d’un prĂ©judice animal pur, dĂ©tachĂ© de tout recours Ă  la personnalitĂ© juridique, je suis partie d'une exploration des fondements de l’éthique animale, laquelle m'a permis de mobiliser des normes variĂ©es (religion, philosophie, mĂ©taphysique antique, biologie) qui m'ont montrĂ© des croyances et des reprĂ©sentations contradictoires sur l'animal. Un topos incontournable des fondements de l’éthique animale a Ă©tĂ© la mĂ©taphore cartĂ©sienne, soit celle du corps automate, riche d’enseignements tant sur le recours Ă  la poĂ©tique dans les sciences que sur la fonction Ă©thique et heuristique de la mĂ©taphore.

J'ai ensuite choisi de travailler plus largement sur une exploration esthĂ©tique : sur les reprĂ©sentations de l'animal, particuliĂšrement quand son corps est humanisĂ©, ou quand le corps de l’humain est animalisĂ©. Les images du corps ont souvent Ă©tĂ© celles d’une nature fantasmĂ©e et moralisĂ©e, mĂȘme aux temps du naturalisme moderne, ce qui a nourri un imaginaire galopant sur le schisme ontologique entretenu entre l’humain et l’animal. La mĂ©taphore prĂ©historique, au travers de la quĂȘte des origines, particuliĂšrement au siĂšcle de Darwin et de la recherche du chaĂźnon manquant, a fait de la reprĂ©sentation des corps un enjeu anthropologique majeur. Cet enjeu a coexistĂ© avec des Ă©volutions philosophiques et juridiques dĂ©terminantes sur le traitement juridique de l’animal. Les arts et la littĂ©rature ont cultivĂ© des images ambivalentes des corps naturels pour Ă©loigner ou resserrer les liens de parentĂ© susceptibles d’ĂȘtre tissĂ©s entre les humains et les animaux. En dĂ©pendent souvent les rapports Ă©thiques qu’il convient de dĂ©finir dans le comportement Ă  l’égard de l’animal, mais aussi avec d’autres figures fantasmĂ©es de l’altĂ©ritĂ© qu’on a pu voir notamment dans les Ă©trangers (dont les corps ont Ă©tĂ© animalisĂ©s dans diverses reprĂ©sentations scientifiques ou artistiques).

Au bout du compte, cela m'a permis de mettre en rĂ©cit l'Ă©volution du droit animalier, dans un contexte scientifique et artistique ayant pleinement recours aux imaginaires. Cette mise en rĂ©cit ne repose pas sur l’identification d’un lien de causalitĂ© entre le droit, les arts et les sciences, mais plutĂŽt sur une gĂ©nĂ©alogie de significations qui ont cultivĂ© les corps mĂ©taphoriques de l’animal et gardĂ© un ascendant sur les normes juridiques et leur interprĂ©tation. Cet ascendant me semble ĂȘtre ce qui limite les dĂ©bats sur l’amĂ©lioration de la condition juridique de l’animal Ă  la question de sa personnification, alors qu’une amĂ©lioration pourrait dĂ©jĂ  se traduire par ±ô’iČÔłŠČč°ùČÔČčłÙŸ±ŽÇČÔ de l’animal dans un corps reconnu, dans le domaine de la responsabilitĂ© civile du moins, comme Ă©tant le sien propre.

Bio: AprĂšs 3 ans en poste Ă  l'universitĂ© Poitiers au sein de l'ERDP (actuel Institut Jean Carbonnier) en tant que MaĂźtresse de confĂ©rences en Droit privĂ© et sciences criminelles, Hania Kassoul exerce ses fonctions au sein de l’UniversitĂ© CĂŽte d’Azur depuis 2021. Elle est docteure en droit, sa thĂšse est intitulĂ©e L’aprĂšs-contrat, dirigĂ©e par le Professeur Y. Strickler (Prix d’honneur du prix de thĂšse de la Cour de cassation 2018, Prix Henri Texier I 2018 de l’AcadĂ©mie des sciences morales et politiques, Prix de l’Ecole doctorale DESPEG de l’UniversitĂ© de Nice Sophia Antipolis). Elle est aujourd’hui enseignante-chercheuse au sein du CERDP, rattachĂ©e au pĂŽle droit civil et procĂ©dure civile. Elle inscrit ses travaux dans les 3 axes du centre : « Patrimoine, personne et procĂ©dures », « Nature, vivant et procĂ©dures », « PensĂ©e juridique et procĂ©dures ». Ses recherches portent principalement sur l’animal, sur le droit face aux imaginaires et Ă  la pop culture, sur le droit des obligations. Elle a cofondĂ© (avec Michel Boudot), créé et prĂ©side le RĂ©seau des DiplĂŽmes en Droit & Philosophie.

A la suite de ces présentations fascinantes, l'événement a continué avec les commentaires des professeurs RIchard Janda et Mark Antaki.

Richard Janda enseigne notamment la responsabilitĂ© extracontractuelle, le droit des sociĂ©tĂ©s, et le processus droit administratif et le droit de l’environnement Ă  l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË. Ancien auxiliaire juridique auprĂšs des juges Le Dain et Cory de la Cour suprĂȘme du Canada, il a aussi Ă©tĂ© directeur du Centre d’études des industries rĂ©glementĂ©es Ă  l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË. Il dirige actuellement le projet Myko () qui explore la façon de mettre chacun en rapport avec l’empreinte environnementale de ses choix en temps rĂ©el. Il a Ă©crit en autres sur la responsabilitĂ© sociale des entreprises, le droit digital, et la thĂ©orisation de la justice. Mark Antaki est professeur agrĂ©gĂ© Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË, ainsi que, depuis 2020, directeur du Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ©. Il s’intĂ©resse au droit comme activitĂ© humaine fondamentale et linguistique, aux approches phĂ©nomĂ©nologique et gĂ©nĂ©alogique du droit, ainsi qu’à la disciplinaritĂ© et mĂȘme l’indiscipline juridique. Il a publiĂ© sur des sujets tels que le recours Ă  l’imagination dans la thĂ©orie juridique, les discours sur les « valeurs » et la « proportionnalitĂ© » dans le droit constitutionnel, la mĂ©taphore du livre dans la constitution provisoire sud-africaine, l’exemplaritĂ© dans le raisonnement juridique ainsi que sur Roland Barthes et le droit. Il a aussi codirigĂ© Sensing the Nation’s Law: Historical Inquiries into the Aesthetics of Democratic Legitimacy (2018) ainsi que RationalitĂ© pĂ©nale et dĂ©mocratie (2013). Il a Ă©tĂ© chercheur invitĂ© Ă  la Kent Law School et Ă  la Griffith Law School, membre du Stellenbosch Institute of Advanced Study, et membre rĂ©sident de l’Institut pour la vie publique des arts et des idĂ©es de ĐÇżŐŐæÈË. Il est Ă©galement un membre de l’« organizing committee » de l’Association for the Study of Law, Culture, and the Humanities ainsi que chercheur rĂ©gulier au sein du Groupe de recherche sur les humanitĂ©s juridiques. Il a reçu son double diplĂŽme en droit (BCL et LLB) de l’UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË en 1996. Il a ensuite complĂ©tĂ© son doctorat dans le cadre du programme Jurisprudence and Social Policy de l’UniversitĂ© de Californie Ă  Berkeley. Sa thĂšse doctorale a retracĂ© la gĂ©nĂ©alogie des crimes contre l’humanitĂ©.


17e Institut de Jurilinguistique, Dictionnaires et lexiques juridiques

Le vendredi 9 juin 2023, de 9h00 Ă  17h00 (HAE)

Pour sa 17e Ă©»ćŸ±łÙŸ±ŽÇČÔ de l’Institut annuel de jurilinguistique, le Centre Paul-AndrĂ© CrĂ©peau de droit privĂ© et comparĂ© et les trois autres centres du rĂ©seau de jurilinguistique – le Centre de traduction et de documentation juridiques (Ottawa), le Centre de traduction et de terminologie juridique (Moncton) et le Centre de ressources en français juridique (St-Boniface) – sont heureux de vous prĂ©senter l’évĂ©nement intitulĂ© : Dictionnaires et lexiques juridiques.

Le 17e Institut marque le grand retour de cet Ă©vĂ©nement annuel Ă  MontrĂ©al et s’inscrit dans la conclusion des travaux du Centre CrĂ©peau sur le Dictionnaire de droit privĂ© et lexiques bilingues – Les successions. La parution prochaine de cet ouvrage nous appelle Ă  rĂ©flĂ©chir aux dĂ©fis que suppose la confection des dictionnaires et lexiques juridiques, d’une part, et aux rĂ©alitĂ©s de leur utilisation par les lĂ©gistes, juristes, jurilinguistes, traducteurs, voire par les juges, d’autre part. Les questions d’accessibilitĂ© et de maĂźtrise du vocabulaire juridique ainsi que de crĂ©ation d’un langage commun dans un contexte multilingue et plurijuridique nous intĂ©ressent particuliĂšrement, et ce, tant depuis une perspective nationale – le contexte bilingue et bijuridique du Canada – qu’internationale.

Il s'agit d'une formation dont l'admissibilité a été confirmée par le Barreau du Québec aux fins de la formation continue obligatoire, pour une durée de 5 heures. Nous serons également heureux de fournir une attestation de participation aux notaires et aux membres de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprÚtes agréés du Québec.

Veuillez prendre note qu’une inscription prĂ©alable en ligne est requise et que le coĂ»t de la journĂ©e est de 85$, ce qui couvre le petit dĂ©jeuner, les pauses cafĂ©, le lunch et le cocktail. Merci de procĂ©der Ă  votre inscription en .

Ìę


Atelier de droit civil, Mireille Fournier, « Moraliser la personne : une course à la « personne morale » dans la France du XIXe siÚcle »

Le 3 février 2023, de 13h00 à 14h30 (HNE), 202 du Pavillon New Chancellor Day, Format hybride

Les arguments et les théories du droit civil au sujet de la personnalité morale, que l'on connaßt et enseigne toujours aujourd'hui, sont tributaires d'une vaste controverse publique sur la place de certaines associations dans la société française du XIXe siÚcle. En étudiant cÎte-à-cÎte la controverse juridique sur la personnalité et cette vaste controverse publique, certains arguments nous renseignent sur la vision de la société proposée par le droit civil des associations. En particulier, la présentation aura pour but d'explorer la proposition de certains acteurs du discours public, selon laquelle les personnes morales moralisent les personnes.

Mireille Fournier est doctorante Ă  la FacultĂ© de droit de l'UniversitĂ© Laval en cotutelle avec l'École de droit de Sciences Po, sous la direction de FrĂ©dĂ©ric Audren et de Marie-Claire Belleau. Ses recherches portent sur les apports de la sociĂ©tĂ© civile Ă  l’élaboration du droit civil dans le cadre de la controverse sur la personnalitĂ© morale en France au XIXe siĂšcle. Mireille dĂ©tient un baccalaurĂ©at en droit civil et common law de l'UniversitĂ© ĐÇżŐŐæÈË et une maĂźtrise en droit et sociĂ©tĂ© de l'UniversitĂ© de Victoria. Membre du Barreau du QuĂ©bec, elle Ă©tait auxiliaire juridique Ă  la Cour d'appel du QuĂ©bec entre 2018 et 2020.


Atelier de droit civil, Yoriko Otomo, « After Persons, Animism, Animals and Law »

Le 13 février 2023, de 13h00 à 14h30 (HNE), 202 du Pavillon New Chancellor Day, Format hybride

(En anglais seulement) This lecture critically examines a current tendency in human-animal, critical animal studies and social anthropology to look towards the ‘animism’ of indigenous communities as an alternative to the dominant ontological and legal distinction between ‘person’ and ‘thing’. It contributes to an ongoing conversation hosted by ĐÇżŐŐæÈË Faculty of Law on legal personhood, and to a broader conversation about the ethics of global governance. I first describe how ‘animal personhood’ is relevant to a discussion about legal personhood in general. I then look at the current jurisprudence on the granting of personhood to non-human entities and animals, explaining the tensions this produces for law more generally. The final part of my talk reflects on the ‘ontological turn’ in human-animal studies in recent years, including the temptation to transpose this approach to the courtroom. In my conclusion, I will suggest an alternative – perhaps radical – way forward in our ongoing efforts to make global governance fit for purpose.

Yoriko Otomo is a Research Associate at SOAS, University of London, where she was a Senior Lecturer for a number of years before becoming Director of the Global Research Network and Think Tank, an organisation that promotes collaboration and knowledge transfer between North-South academics. She holds a Ph.D in Law (University of Melbourne) and has received numerous fellowships and awards. Yoriko has authored Unconditional Life: The Postwar International Law Settlement (Oxford University Press, 2016) and co-edited Law and the Question of the Animal: A Critical Jurisprudence (Routledge, 2014) and Making Milk: The Past, Present and Future of Our Primary Food (Bloomsbury, 2017) and is currently co-editing Routledge's Handbook on Law and Animals (forthcoming, 2024). Recent interdisciplinary projects include a collaboration with architects on a permanent installation for the Court of Aarhus in Denmark, 'Silent Parties'. Alongside academia, she has undertaken international environmental law consultancies over the last two decades for U.N., NGOs and government bodies. Her current research tries to go beyond critique to suggest practical ways of transforming current environmental law discourse.


Atelier de droit civil,ÌęAlexandra Popovici, « Être ou ne pas ĂȘtre : une histoire juridique des cendres »

Le 10 mars 2023, de 13h00 Ă  14h30 (HNE), 202 du Pavillon New Chancellor Day, Format hybride

Que reste-t-il d’une personne aprĂšs sa mort ? Ses biens, ses proches et, selon les circonstances, sa dĂ©pouille ou ses cendres. Lorsqu’il s’agit de cendres, tant leur nature que leur rĂ©gime juridiques ne sont pas explicites. En effet, les cendres, choses matĂ©rielles, ne sont certainement pas des biens ordinaires, appropriables, transfĂ©rables, jetables. Pourtant, il est Ă©vident que l’on peut revendiquer des cendres volĂ©es. Il est Ă©vident Ă©galement que tout acte non respectueux de leur intĂ©gritĂ© serait compris comme une atteinte Ă  la dignitĂ© de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e.

Quelle est donc la nature de ces restes humains qui ressemblent plus Ă  de la poussiĂšre qu’à un ĂȘtre cher ?

Quel est donc le rapport juridique que nous entretenons avec ceux-ci ? La clef se trouve dans le Code civil, lieu ultime de nos rapports juridiques privés..

Alexandra PopoviciÌęest professeure agrĂ©gĂ©e Ă  la FacultĂ© de droit de l’UniversitĂ© de Sherbrooke. Elle s’intĂ©resse aux institutions fondamentales du droit privĂ© dans une perspective critique et comparĂ©e. Ses travaux examinent l’architecture du droit privĂ©, en droit civil et en common law. Elle s’intĂ©resse tout particuliĂšrement Ă  la gĂ©nĂ©alogie des concepts et au langage juridique.

Ses recherches actuelles portent sur la fonction sociale du droit privé, la notion de pouvoirs et la remise en question de certains lieux communs.


Atelier de droit civil, Patrick Garon-Sayegh, « DĂ©confiner le droit privĂ© en le dramatisant : l’artisanat juridique mis en scĂšne et sous les projecteurs de Kenneth Burke »

Le 31 mars 2023, de 13h00 Ă  14h30 (HAE), 202 du Pavillon New Chancellor Day, Format hybride

À tort ou Ă  raison, les pratiques mĂ©thodologiques disciplinent les milieux savants. Ces pratiques agissent autant Ă  titre prospectif que rĂ©trospectif. Elles orientent les recherches Ă  venir et dĂ©marquent celles qui devraient ĂȘtre retenues de celles qui devraient ĂȘtre Ă©cartĂ©s. Quoiqu'elles soient nĂ©cessaires, leur effet disciplinaire devient souvent un carcan confinant, autant pour les chercheurs que pour les objets qu'ils Ă©tudient.Ìę

Cette prĂ©sentation offre aux chercheurs en droit privĂ© une orientation mĂ©thodologique novatrice qui permet de dĂ©confiner — au moins en partie — leurs objets d'Ă©tude. Cette orientation, ancrĂ©e dans la perspective « dramatique » dĂ©veloppĂ©e par le rhĂ©toricien Kenneth Burke, invite les chercheurs en droit privĂ© Ă  se pencher sur le travail concret des acteurs juridiques. Lorsqu'adoptĂ©e, la perspective dramatique permet d'apprĂ©hender la dimension artisanale du droit privĂ© de maniĂšre « quasi-empirique » qui illumine les catĂ©gories doctrinales du droit privĂ© sous un nouvel angle tout en respectant la perspective dite « interne » suivant laquelle le sens de ces catĂ©gories relĂšve de pratiques interprĂ©tatives autonomes.

Patrick Garon-SayeghÌęest professeur adjoint Ă  la FacultĂ© de droit de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, oĂč il enseigne principalement le droit de la preuve civile et l'interprĂ©tation des lois. Ses recherches actuelles chevauchent le droit de la preuve et la responsabilitĂ© mĂ©dicale. Plus particuliĂšrement, il s'intĂ©resse aux pratiques argumentatives impliquĂ©es dans la preuve d'une faute mĂ©dicale et les affinitĂ©s philosophiques, historiques, et pratiques qui existent entre la justification mĂ©dicale et la justification juridique.

Le Centre CrĂ©peau remercie la et le pour leur appui financier.Ìę

Ìę Ìę Ìę Ìę Ìę Ìę ÌęÌę ÌęÌę

Back to top